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Interview de WOODY

WOODY : Définition: Pivert facétieux doté du don d'ubiquité, surgit partout à la fois pour remanier à grands coups de laque glyçérophtalique la grisaille de l'environnement urbain.
Age : Indéfinissable, mais approche de la trentaine
Crews : CIA (Criminalz In Action) & LT27 (Line Trotters 27).
Origine : Banlieue pourrie de la région Parisienne.

Quand as-tu commencé le graffiti ?
WOODY : Le 27 septembre 1987, j'ai fait mon 1° graff sur les rails. C'était très intuitif car à l'époque, je ne connaissais personne qui faisait vraiment de l'aérosol, mais beaucoup de mecs qui se la racontaient. Alors pour la technique, j'ai dû improviser.

C'est beaucoup plus simple pour ceux qui débutent aujourd'hui.

Néanmoins, ça reste un excellent souvenir.

D'où te vient ton nom ?
WOODY : C'est un surnom que j'avais au collège parce que je faisais tout le temps du freestyle (BMX) et un de mes freestylers préférés s'appelait "WOODY ITSON".

A l'époque, je me cherchais un tag et j'avais trouvé une belle signature pour WOODY, alors ce fut le début d'une histoire de13 ans qui continue aujourd'hui...

Quelles ont été les premières personnes avec lesquelles tu as peint ?
WOODY : Au départ, je peignais tout seul parce que je faisais partie d'un groupe de Zulus smurfeurs et DJ's. J'adorais les débuts du rap mais le Zaap et l'Electric Boogaloo me faisaient profondément chier. Quand je voyais mes potes se rouler par terre en K-Way fluo,

j'avais vraiment de la peine pour eux, mais le graff était encore ultra confidentiel et ça n'intéressait personne...

Plus tard, j'ai rencontré des taggeurs. On a commencé à s'échanger les bobs Kangol, les premiers Posca, les premières cassettes de DOUG E FRESH, KURTIS BLOW et BIG DADDY KANE et surtout délaissé les arrêts de bus pour les lignes de train bien plus excitantes.

Encore plus tard, j'ai rencontré KREEM des CIA, il m'a présenté SWAN et GRAY et là, je suis passé à la vitesse supérieure.

Quel est, pour toi, l'intérêt d'appartenir à un crew ?
WOODY : Mes crews sont avant tout une "secte" regroupant mes amis, une sorte de club où se rencontrent des initiés déviants et pervers...

C'est aussi un moyen de peindre à plusieurs, ce qui est beaucoup plus amusant que de se galérer tout seul.

Quel est ton support favori (trains, murs, ...) ?
WOODY : En fait, je respecte les lieux cultes, les monuments et les cimetières. Sorti de cela, je n'ai pas de préférence du monument.

Que ce soit du vrai graffiti ! ! !

Du "vrai graffiti" ?
WOODY : Un graffiti est une inscription faite sur une surface qui n'est, à priori, pas faite pour cela. Alors un terrain vague ou un plan payé, c'est parfois agréable mais c'est de la peinture, pas du graffiti. Ce n'est légitime que si tu arraches tout à la GENSERICH (le prince du peuple des Vandales - Histoire) à côté. Un graff sur une toile n'est pas un graffiti, mais si tu accroche la

toile et que tu fais une silhouette de bite au Marker par dessus, là tu as un graffiti.

Quelles ont été tes sources d'influences et d'inspiration ?
WOODY : Elles sont variées, il y a d'abord les graffeurs qui m'ont motivé : BANDO, BOXER, LOKISS et SKKI étaient très bons à l'époque.

Il y en a plein d'autres bien sûr mais ce sont les principaux.

Pour le côté classique, mes influences viennent de ALFONS MUSHA, HECTOR GUIMARD, VICTOR HORTA, des artistes de l'ART NOUVEAU 1910 et les designers Américains CHRISTIAN FOSS et RONNIE COBB qui ont travaillé sur ALIEN et STARWARS. Ces

types ont un niveau fabuleux qui tient de la perfection!

As-tu déjà eu des problèmes avec la police ?
WOODY : On s'est croisé quelques fois, mais ils ne m'ont jamais serré...

Quel est ton avis sur la scène graffiti française ?
WOODY : Les Français bougent beaucoup en province alors que la scène parisienne revient au niveau de 89-91. Il y a moins de writers qu'à l'époque mais ils produisent beaucoup plus. Dans toutes les villes de France, des Posse se créent : "C'est l'Apocalypse mes frères !". En l'an 2000, la fin du Monde façon arrachage pictural est proche. Profitons-en avant qu'ils envoient des robots tagguer à notre place...

As-tu une anecdote à nous raconter ?
WOODY : Franchement, des centaines. Pour résumer, disons qu'en 1999 on a fait pas mal de kilomètres avec SEW, O'CLOCK, GURU et MERY pour aller sur des plans en voiture et d'autres kilomètres à pied pour s'évaporer quand ça devenait chaud. Au début 99, on a

fait un plan pourri jusqu'à l'os où les "shadoks" nous ont recherché pendant toute la nuit. On pourrait dire qu'on a eu chaud, mais pas vraiment parce qu'il gelait grave! C'était un bad trip qui a duré plusieurs longues heures...

As-tu des projets pour le futur ?
WOODY : Pleins : devenir milliardaire, épouser miss Monde et assassiner Larusso la vilaine !

Un dernier mot ?
WOODY : Un proverbe sauce WOODY : "Le Old Timer montre la lune du doigt et le Toy regarde le doigt."

Dédicaces :

King SEW, King GURU, NOCTUS le New-Yorkais, POET2 le québecois, King MERY, SEA2 le nightclubber, King O'CLOCK, DINO & DAVID, King HIPY, DJ LAYK (Dunkerque), ING & MARIE, le AEROWEAR staff, tous les CIA et LT27, à toutes les chanteuses de merde qui me mettent de bonne humeur lorsque je pense à elles : Ophélie la pauvre idiote, Larusso la super vilaine, Lââm la grosse truie et les autres que j'oublie.

Propos recueillis par Fred, retranscrits par Boa One, corriger par Tiery pour AERO France, © 2000